Nos adhérents publient

Elles et ils écrivent dans le cadre de nos ateliers au long cours. Et parfois le chantier aboutit à une publication. Retrouvez les ouvrages de nos auteurs.

Jeanne Sécrit, « La dame du jeudi »

« Madame Pujol, Madame Pasquier et Madame Piquet sont toutes trois résidentes du même Ehpad. Un établissement comme il en existe mille autres, où, comme partout ailleurs, on fait ce qu’on peut avec le budget que l’on a. Et la bienveillance que l’on peut accorder aux autres, huit heures par jour, dans une vie plus ou moins chamaillée.

Elles ne partagent pas grand-chose, ne participent que rarement aux mêmes activités, se croisent parfois aux repas. Guère plus.

Leur seul véritable lien, hormis leur lieu de fin de vie, c’est les visites de la dame du jeudi. »

Chacune de ces trois dames, dans son quotidien, a des jours avec et des jours sans, des jours de joie, des jours de peur et même de terreur, des jours de tristesse. Chacune de ces journées, quelle qu’en soit la couleur, a la richesse d’une journée de vie, précieuse par sa rareté, précieuse parce qu’elle existe, simplement.

Et tout ça sous l’oeil de la dame du jeudi qui les accompagne sur leur fin de vie. Jusqu’au bout.

La fin de vie et l’accompagnement de fin de vie — un privilège, selon Jeanne — sont au coeur de cet ouvrage. Le contexte de confusion mentale — c’est le cas pour ces trois dames — y révèle une poésie et une intimité bouleversantes.

Jeanne, après un parcours très éclectique, ralentit, peu ou prou sous la contrainte, change de voie et décide de se spécialiser dans l’accompagnement des personnes en situation de très grande vulnérabilité. En situation de handicap, elle jongle avec ses bonheurs et ses contraintes pour se tisser, sur le tard, un patchwork de vie coloré qui lui laisse tout loisir d’écrire, entre autres.

Elle partage volontiers ses expériences d’écriture sur son blog (https://jeannesecrit.wordpress.com/) et aurait plaisir à connaître vos impressions de « La Dame du Jeudi » (jeannesecrit@gmail.com).

Pour se procurer l’ouvrage, écrire à jeannesecrit@gmail.com.

Agnès de Clairville

Agnès de Clairville, Corps de ferme« 

Quand on prend leur veau, les vaches chargent. Même si elles n’ont plus de cornes. Elles courent comme des génisses, sans la joie. Leur plainte envahit l’air froid. Traverse les prés. Frappe les carreaux de la ferme. S’insinue dans les oreilles. Elle devient un bourdonnement qui empêche de penser à autre chose. Qu’à cette mère qui appelle son veau. »

Tandis qu’ils œuvrent à leur survie, rien n’échappe aux animaux de la ferme. L’inquiétude de l’éleveur acculé par les échéanciers, les batailles des fils à mesure qu’ils grandissent, les pas de la femme, plus lourds que d’ordinaire. La vache, la chienne, le chat sont les vigies d’un monde rythmé par la vie et la mort. Leur ronde silencieuse ne connaît pas le contretemps. Mais dans cette ferme une tragédie a cours et personne n’en devine rien. Parce que les hommes sont aveugles, les bêtes vont témoigner.

Avec ce huis clos à ciel ouvert, où les cris des bêtes se mêlent aux secrets des hommes, Agnès de Clairville s’attache à renverser le regard. Qu’ont à nous dire les animaux sur notre rapport à la naissance et à la filiation ? Ici, l’animalité commande tout et les mots bousculent, jusqu’à l’inattendu.

Agnès de Clairville est née en Normandie et vit aujourd’hui à Marseille. Scientifique de formation, elle a d’abord travaillé la photographie avant de se dédier à l’écriture. Corps de ferme est son deuxième roman.

HarperCollins France, 2024, 304 pages, 19,90 €

Pauline Olphe-Galliard, Dans les pas du vent

Un matin. Marcus ferme sa porte et part. Il marche seul.
À travers les chemins, une intuition impérieuse le conduira à des rencontres avec d’autres autant qu’avec lui-même. On découvrira les motifs de son départ ainsi que les multiples voix qui lui permettront de démêler les fils de sa quête.

Dans les pas du vent est un récit initiatique et intimiste où la nature et l’humanité discrète s’avèrent être les petits cailloux indispensables sur nos chemins de vie.



Pauline Olphe-Galliard est psychothérapeute et animatrice d’ateliers d’écriture. Bercée depuis toujours par la lumière du Sud et la danse des mots, elle est l’autrice de Bascule(s) et En finir avec l’Aube.

Éditions azoé, 2023, 256 p., 18 €. Commande directe : polphe@orange.fr | 06 81 39 18 46.

Josy Roger, Tu ne sais pas encore…

Cannes,septembre 1943. L’armée allemande occupe la ville, remplaçant les troupes italiennes.

Tour à tour, deux adolescents, Suzanne et Pierre, racontent leur guerre.

Le couvre-feu, les privations, les tickets de rationnement, les bombardements et surtout la peur. Mais aussi leur quotidien, leurs joies, leurs peines, le travail, la famille, les amis et pourquoi pas l’amour ?

Comment s’aimer au milieu des horreurs de la guerre ?

Amazon, 2023, 178 p., 8,65 €

Anne-Marie Mattei Colin, La vie, c’est comme ça

Eh oui, c’est comme ça, la vie, des hauts et des bas, des joies et des peines, des rencontres et des séparations, des naissances et des deuils. La vie, c’est aussi l’écriture, l’écriture d’une vie qui s’étend entre deux fêtes des Mères, à quelques dizaines d’années de distance et qui résonnent bien différemment chez l’autrice. L’espace de dire les moments retenus d’une vie qui continue, parce qu’il y avait une nécessité de dire cela maintenant. Une centaine de poèmes pour une centaine d’instants. De la naissance un jour de fête des Mères à une autre fête des Mères où le bouquet de pois de senteur sera offert à l’enfant de lumière que l’on n’attend plus.

Au fil de ces poèmes, on rencontre des parents, des maisons, des chats, des amours, des enfants de lueur et de vent, une mer en bataille… Et toujours, une âme, une sensibilité et des envies : même si le temps n’a pas de répit, vivons maintenant !

Ce fut une belle aventure d’accompagner Anne-Marie au long de son travail d’écriture et de réécriture dans le cadre des ateliers au long cours. Et son recueil, déclaration d’amour à la vie, est un beau cadeau !

Chez l’autrice, 2022, 122 p., 9 € (amcolin28@gmail.com)

Agnès de Clairville

Agnès de Clairville, La poupée qui fait oui

C’est donc l’histoire d’une poupée qui fait oui. Une grande poupée qui débarque à seize ans dans une grande école peuplée de garçons qui ont très envie de jouer avec elle.
C’est l’histoire de la découverte de l’amitié, du sexe, de l’amour où semble se rejouer une partie de l’histoire familiale.
C’est l’histoire d’amours naïves, flambantes, trahies, déçues, nocives. Au risque de dépasser les limites.


Agnès de Clairville raconte cette histoire à travers les propos de quatre personnages, la poupée, sa mère, un ami et une assistante de l’école qui tient le rôle d’adulte témoin. Ils interviennent tous à la première personne et l’on tourne ainsi autour du sujet en adoptant à chaque chapitre un point de vue différent.
Dès les premières lignes, le style nous percute et sa violence nous donne une idée de ce qui nous attend. Oui, l’amour peut mordre !

On éprouve une tendresse particulière pour ce personnage et pour ce livre qui a été écrit dans le cadre de nos ateliers au long cours. L’aventure a été belle pour l’animateur et pour les participant-e-s du groupe qui ont vu naître et grandir cette belle poupée ! Nous souhaitons à l’autrice la poursuite de cette belle aventure.

HarperCollins France, 2022, 288 pages

Marie-Hélène Vial , Instants d’une mère

Marie-Hélène Vial a ciselé une centaine de fragments que l’on peut lire comme des petits poèmes en prose. On découvre cette mère dans son environnement, une maison de retraite dans la Sainte-Baume.

Au fil des textes, on s’attache à une mère qui fait pourtant tout son possible pour se tenir à distance. L’amour d’une fille, elle le tient aussi à distance et cette friction est sensible dans nombre de fragments.

C’est une écriture blanche, telle que la définissait Roland Barthes, faite de mots simples, où le lecteur a toute la place pour sentir les choses sans qu’elles lui soient imposées. En cheminant, on peut éprouver le relief caillouteux de cette relation mère-fille sur lequel des élans de tendresse viennent buter sur une certaine froideur – ou froideur certaine.

Chez l’autrice, 2021, 120 pages, 6,00 € (disponible sur demande par mail à mariehelenevial13@gmail.com

Pierre Fiastre , Emma sortit à cinq heures

Le narrateur entreprend l’écriture d’un premier roman. Il a néanmoins des idées très arrêtées sur le (bonne) littérature qui doit, selon lui, être pure fiction libérée de la réalité. Peu importe l’histoire, c’est la narration qui est importante. Aussi a-t-il décidé de réécrire « Madame Bovary ». Et, comme l’imagination lui fait défaut, il choisit une femme aperçue dans la rue comme modèle d’Emma. La suite montrera que ce n’était pas une bonne idée.


Un roman ou la réalité est mise en abyme avec la fiction, où une femme peut en cacher une autre et où un chat parle de narratologie avec vulgarité.

Second Degré, 2021, 176 pages, 13,00 €

Françoise Cordier , Une jeunesse alsacienne

Pour écrire un nouveau roman se déroulant dans l’Alsace de 1940-1945, Émilie revient à Strasbourg où elle était étudiante. Elle rencontre Hansel, adolescent pendant la guerre, et découvre avec lui le quotidien de l’annexion allemande, la résistance, l’épuration et le néo-nazisme qui prend parfois le masque de l’autonomisme.

Sous le parapluie arc-en-ciel de la paix retrouvée, c’est aussi une histoire d’amitié, de racines et de secrets de famille, dans une Alsace au charme mélancolique.

The BookEdition, 2018, 254 pages, 14,00 €

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